Le cancer est une maladie qui semble se développer dans un environnement pauvre en oxygène. Il est intéressant de noter que la chimiothérapie et la radiothérapie sont moins efficaces pour traiter les tumeurs qui présentent des zones hypoxiques (faibles en oxygène). Dans le cadre de l’oxygénothérapie hyperbare, vous respirez de l’oxygène pur pendant que vous êtes allongé dans une chambre fermée hermétiquement, qui est pressurisée jusqu’à ce que la pression intérieure soit supérieure à la pression atmosphérique. Cet « oxygène sous pression » peut améliorer l’efficacité à la fois de la radiothérapie et de la chimiothérapie.
Par exemple, lors d’études réalisées récemment en laboratoire, des traitements par oxygénothérapie hyperbare ont permis d’améliorer la capacité de plusieurs médicaments anticancer à lutter contre les tumeurs, y compris le taxol, l’adriamycine, le gemzar, le 5-FU et le melphalan. En outre, cette approche thérapeutique peut être utile pour prévenir et réduire les effets secondaires des traitements par radiations (par exemple, la radionécrose du larynx, la proctite, la neuropathie optique, la nécrose des tissus cérébraux, les réactions symptomatiques des intestins et de la vessie aux radiations, les lésions osseuses et les lésions retardées des tissus mous dues aux radiations).
L’oxygénothérapie hyperbare peut également avoir des effets directs en termes de destruction de la tumeur, étant donné qu’elle élève les niveaux d’espèces réactives de l’oxygène qui s’attaquent à la tumeur. D’après certains chercheurs, cette approche pourrait être efficace pour traiter la leucémie et les cancers du sein, de la prostate, de la tête et du cou, de la vessie et du cerveau (gliomes malins). Cependant, d’autres études sont nécessaires afin de déterminer si l’oxygénothérapie peut être utilisée seule. Pour le moment, il semble plus sage d’utiliser cette stratégie en la combinant avec d’autres modalités, y compris les traitements conventionnels du cancer.
Une approche prometteuse consiste à combiner l’oxygénothérapie avec soit la PDT soit l’immuno-PDT. En effet, il a été prouvé que l’hyperoxygénation permet d’améliorer les effets destructeurs de la PDT sur les cellules cancéreuses. Pour les cancers de stade avancé (comme le cancer du poumon ou le cancer de l’œsophage), la PDT peut être administrée durant l’oxygénothérapie hyperbare en vue d’accroître les effets thérapeutiques. Pour les patients atteints de mésothéliomes localisés de stade avancé, la meilleure option consiste sans doute par commencer par une opération chirurgicale – ou plus précisément, une chirurgie réductrice du volume tumoral – avant d’utiliser la PDT pendant l’oxygénothérapie hyperbare.