Certains protocoles photodynamiques visent à déclencher une forte activation du système immunitaire afin de lutter contre le cancer. Ces stratégies renferment peut-être le secret de l’élimination des métastases mortelles, à savoir des foyers de cellules malignes situés ailleurs qu’au niveau de la tumeur principale. Le développement des métastases entraîne souvent des conséquences mortelles. Dans le cas du cancer du sein, par exemple, le décès ne survient pas en raison de la tumeur localisée dans le sein. Au moins 99% des décès du cancer du sein sont liés aux métastases généralement localisées dans les os, le foie, les poumons ou le cerveau. De nombreux autres patients souffrant d’un cancer avec métastases sont victimes du même sort tragique en cas de traitement conventionnel. Nous faisons référence à l’approche photodynamique de l’immunothérapie en tant qu’immuno-PDT ou photo-immunothérapie. Les quatre principales méthodes incluent :
- PDT à faible dose combinée à des adjuvants immunologiques
- Photo-immunothérapie
- Vaccins PDT
- Traitement par la lumière systémique
Bien que la plupart des études sur les traitements photodynamiques se soient essentiellement intéressés aux cancers de la peau, de nombreux autres types de cancer (comme les mélanomes malins et le cancer du poumon, de la vessie, du côlon et du sein) peuvent être traités avec ces protocoles basés sur la lumière, leur capacité à favoriser une rémission durable du cancer étant très prometteuse. Voici une brève introduction aux quatre principales stratégies qui constituent la rubrique générale intitulée immuno-PDT :
PDT à faible dose combinée à des adjuvants immunologiques
La PDT standard favorise l’activation de la réponse immunitaire pour lutter contre le cancer, cependant, cette réponse est généralement trop faible pour avoir un impact significatif sur les métastases. La PDT à faible dose doit alors être combinée à des substances capables de renforcer la réponse immunitaire, techniquement connues sous le nom d’adjuvants immunologiques, pour aider le système immunitaire à identifier le cancer et à lutter plus efficacement contre celui-ci. Il est important de comprendre que lorsqu’ils sont utilisés seuls, les adjuvants immunologiques sont totalement inefficaces contre le cancer. En effet, il est nécessaire de les combiner à la PDT afin que les cellules cancéreuses puissent être identifiées. Par analogie, on pourrait imaginer que les cellules cancéreuses possèdent un passeport, mais que les détenteurs du passeport ne sont pas reconnus comme une menace potentielle par la sécurité nationale. La PDT est capable de provoquer une modification de la surface externe de la cellule cancéreuse – la photo sur le passeport pour reprendre notre analogie. Ainsi, grâce à la PDT à faible dose, les cellules cancéreuses sont désormais reconnues comme une menace potentielle et une réponse immunitaire est déclenchée. En même temps, l’ajout d’adjuvants immunologiques renforce considérablement la réponse immunitaire permettant de lutter contre le cancer. Ceci constitue un autre domaine qu’il convient d’étudier, mais nous sommes convaincus qu’il s’agit d’une approche très prometteuse dans le cas de cancer avec métastases. Cependant, il est essentiel d’utiliser la PDT à faible dose combinée à des adjuvants immunologiques. Description : Dans le cadre de l’immuno-PDT, les défenses immunitaires antitumorales sont activées afin d’entraîner une réponse efficace pour lutter contre le cancer. La PDT oblige la tumeur à libérer des antigènes durant le processus de décomposition (nécrose). Les cellules dendritiques sont capables de capturer les antigènes de la tumeur avant de migrer vers les ganglions lymphatiques où elles interagissent avec les lymphocytes T afin de déclencher une réponse immunitaire agressive contre le cancer.
Photo-immunothérapie : une approche brevetée
La photo-immunothérapie ou PIT peut impliquer une ou deux stratégies totalement différentes. La première est une approche brevetée de l’une de nos sociétés sœurs. Dans cette approche, le photosensibilisateur est sous une forme stable déjà oxydée. L’oxydation signifie que l’agent est créé en présence d’oxygène et de lumière. Ce qui rend cette approche brevetée unique est le fait que le processus d’oxydation ait lieu en dehors du corps, avant l’administration de l’agent sensible à la lumière. Ce photosensibilisateur oxydé est ensuite injecté dans le corps. Une fois à l’intérieur, l’agent s’accumule de manière spécifique dans la tumeur et modifie la constitution des antigènes tumoraux (les protéines situées à la surface de la tumeur). Le système immunitaire peut alors identifier la présence des cellules tumorales et se préparer à leur élimination.
Photo-immunothérapie à base d’anticorps
Une autre forme de photo-immunothérapie implique de lier le photosensibilisateur à un anticorps afin que le médicament administré cible efficacement les tissus tumoraux. L’anticorps vise spécifiquement une protéine située sur la surface externe de la tumeur, recherchant ainsi la tumeur tel un missile téléguidé. La tumeur est ensuite exposée à la lumière, entraînant la destruction de cette dernière. Idéalement, le photosensibilisateur lié à l’anticorps ciblera les parties les plus vulnérables des cellules cancéreuses, telles que les lysosomes, qui contiennent une enzyme digestive. La destruction des lysosomes provoque l’autodigestion des cellules cancéreuses grâce à la libération des enzymes. Le traitement ainsi réalisé se révèle plus sélectif et mieux ciblé et permet d’utiliser des quantités moins importantes de photosensibilisateur et de lumière.
Vaccins PDT
Une troisième approche de la photo-immunothérapie est le vaccin PDT, qui représente plus une approche tenant compte du corps dans son ensemble. Avec cette stratégie, un échantillon du tissu tumoral est prélevé avant d’être homogénéisé, puis le photosensibilisateur est ajouté aux tissus. La lumière est ensuite utilisée pour activer le photosensibilisateur, permettant ainsi de développer un vaccin. Dans ce scénario, la PDT modifie la configuration des antigènes à la surface des cellules cancéreuses, ce qui permet de créer un vaccin encore plus efficace. Une approche alternative consiste à injecter le photosensibilisateur dans la tumeur, qui est alors exposée à lumière, avant d’être extraite lors de l’intervention puis homogénéisée. Une fois la préparation stérilisée, le vaccin PDT peut être créé à partir des tissus tumoraux homogénéisés. La vaccination PDT est une approche expérimentale qui devrait permettre un meilleur contrôle du cancer avec métastases.
Traitement par la lumière systémique (SYLT)
Le traitement par la lumière systémique (SYLT) est une nouvelle approche basée sur la lumière pour traiter le cancer et qui a été initialement développée à Moscou, en Russie. Le principe de base à l’origine de la SYLT est d’activer le photosensibilisateur circulant à l’intérieur du système sanguin en exposant l’ensemble du corps à la lumière, sans produire d’effet cytotoxique direct sur les cellules. Avec cette stratégie, le photosensibilisateur passe de son état normal à l’état oxydé à l’intérieur du corps. Le photosensibilisateur oxydé s’accumule au niveau des zones atteintes par la maladie, telle que le cancer ou les infections. Durant la SYLT, le patient est exposé à une lumière laser ou à des tubes lumineux LED, des boîtes à lumière, voire la lumière du soleil. L’objectif est d’illuminer autant que possible l’ensemble du corps. À ce jour, les observations cliniques indiquent que le SYLT est efficace contre la plupart des types de cancer. L’un des principaux avantages de la SYLT est qu’elle semble capable de traiter la tumeur primaire ainsi que les tumeurs métastasiques avec une même efficacité. Nos collègues à Moscou ont documenté de nombreux cas dans lesquels les patients souffrant de plusieurs types de tumeurs ont été traités de manière efficace avec la SYLT. Merci de nous soutenir en achetant La médecine par la lumière ainsi que les livres de notre série de livres numériques Photoimmune Discoveries.